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LA COMBUSTION HUMAINE SPONTANEE
COMBUSTION HUMAINE SPONTANEE
Un feu venu de l’intérieur…
On parle de combustion humaine spontanée quand une personne se consume sans raison extérieure apparente, ce phénomène conduit dans la majorité des cas à la mort du sujet.
Le phénomène de combustion humaine spontanée est une réalité tangible de notre monde. Enquêtes et témoignages l’attestent, photos à l’appui. Et parmi les hypothèses qui s’affrontent, toutes pourraient être une explication plausible aux yeux de tel ou tel observateur. Cela dépend évidemment du cadre de référence de chacun. La science, quant à elle, apporte un éclairage sur ce phénomène étrange qui consume jusqu’à la cendre un corps humain sans déclencher d’incendie dans l’environnement proche des individus qui en sont victimes.
Le « feu du diable » inquiète et questionne toujours, bien que des réponses aient été apportées concernant les conditions et le processus de combustion à l’œuvre. En effet, des expériences avec une carcasse de cochon ont démontré de manière irréfutable la validité de « l’effet chandelle » qui permet à la graisse de se consumer en prenant comme support les vêtements calcinés. Cette démonstration pragmatique montre de façon efficace comment un corps se consume dans sa graisse jusqu’à réduire les os en cendre. Mais réduire à l’état de poudre des os humains cela demande une chaleur dépassant les 1000° Celsius. Seulement, nous disent les spécialistes en pyrotechnique, un tel dégagement de chaleur devrait immanquablement provoquer un incendie. De fait, l’étude des cas que nous avons menée contredit ce point de vue. Pourtant, qu’on se souvienne des clichés et descriptions des lieux où se sont produites des combustions humaines. Ainsi, dans le cas de Ginette Kazmierczak les enquêteurs ont trouvé parmi ses restes son alliance intacte alors que ses os et ses dents avaient été réduits en poussière par la combustion de son corps. Qu’on se rappelle le cas de ce pompier à la retraite, George Mott, la tapisserie au-dessus du montant de son lit n’a pas été touchée par le feu alors que la température infernale qui régnait dans le chalet au moment de sa combustion a fait cuire un paquet de saucisses qui se trouvait dans le réfrigérateur.
Des exemples tout aussi déroutants nous en découvrons dans tous les cas de combustion humaine spontanée un peu documentés. A ce véritable mystère qui nous met en présence de contradictions manifestes, il n’y a pas de réponse. En effet, pourquoi se trouve-t-on en présence d’un feu apparemment aussi sélectif ? Pourquoi fait-il fondre un téléviseur et pas la robe de la poupée qui repose à quelques centimètres seulement du cadre plastique liquéfié de l’appareil ? Comment des journaux se trouvant à moins de quarante centimètres du corps en combustion d’une victime, comme dans le cas de Mary Reeser, ne s’enflamment-ils pas ? Alors même que la poutre du plafond qui se trouve au-dessus du corps de la victime est en partie calcinée. Le mystère reste entier. Et, en vérité, bien que le processus de combustion humaine spontanée ait été assez bien décrit pour ce qui est du déroulement de la « carbonisation » du corps, nous ignorons toujours comment le feu s’est déclenché dans certains cas qui de ce point de vue restent énigmatiques. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à se rappeler l’effroyable expérience de J. Angel qui s’est réveillé, quatre jours après s’être endormi dans sa caravane, avec la main calcinée et d’horribles brûlures à la poitrine. Que s’est-il passé durant ces quatre jours ? Comment est-il possible de dormir pendant 96 heures d’affilée sans se réveiller, à moins d’avoir sombré dans le coma. Sans parler de cette étrange anesthésie des terminaisons nerveuses que connaissent les victimes en proies au phénomène de combustion et dont plusieurs personnes peuvent témoigner. Aucune explication ne vient nous éclairer sur ces questions.
Je pense pour ma part, et a contrario de quelques cas où les victimes étaient accros au tabac ou se trouvaient à proximité d’une source de chaleur, que ce feu mystérieux qui dévore la chair des humains vient de l’intérieur. Quelque chose de mystérieux est responsable du déclenchement de la combustion à l’intérieur du corps humain. Les nombreux cas que j’ai étudiés et particulièrement celui de J. Angel, m’ont convaincu que le « feu du diable » prend naissance dans nos cellules. Ce qui déclenche la combustion reste sans doute longtemps encore hors de portée de l’expérimentation scientifique même si quelques pistes sont évoquées par les chercheurs. Celle d’un dérèglement des mitochondrie (Les mitochondries sont de petits organites (environ 1micromètre de longueur) essentiels dans les processus énergétiques cellulaires) a ma préférence. Cependant, si l’explication est plausible, il reste encore et toujours un mystère. Décrire comment brûle une carcasse de porc ne nous informe pas sur le « déclencheur » lui-même. L’hypothèse du mégot de cigarette, du court-circuit électrique, de l’étincelle… bref d’une source d’ignition externe n’est pas vérifiée voire invalidée dans bien des cas répertoriés de combustion humaine spontanée. Le déclencheur pourrait être un pic électromagnétique, une émission de rayon gamma, un virus inconnu, un état spécifique du coma non inscrit dans le référentiel médical, un phénomène spatio-temporel… En définitive, ce dont nous sommes convaincus c’est que le phénomène de combustion humaine spontanée ou auto-combustion, est une réalité. Ce que nous ignorons toujours, en revanche, ce sont les conditions exactes qui permettent à ce phénomène étrange d’apparaître.
LA SCIENCE FACE A CETTE ENIGME
L’approche scientifique des différents cas de combustion humaine spontanée se limite souvent à une explication fondée sur le principe de « l’effet de mèche ». Selon cette théorie, si un individu raisonnablement gras porte des vêtements inflammables, ces derniers, en brûlant, feront office de mèche externe et activeront la combustion des matières grasses corporelles, exactement comme l’étoupe d’une bougie est alimentée par la paraffine. Même si l’expérimentation a montré que cela est possible, cette théorie n’explique pas à elle seule la combustion humaine spontanée…
ALCOOLISME ET COMBUSTION HUMAINE
Des personnages éminents à travers toutes les époques ont émis l’hypothèse selon laquelle ces cas de combustion humaine spontanée s’expliquaient par l’état d’imprégnation alcoolique particulièrement prononcé des victimes. A en croire ces « spécialistes », une étincelle suffirait alors à enflammer les pauvres ivrognes. Cependant, de nombreux cas de combustion spontanée concernant des personnes qui ne buvaient jamais d’alcool viennent contredire cette « belle théorie ». Il a été prouvé, par ailleurs, de façon expérimentale, que la chair imbibée d’alcool cesse de brûler quand il ne reste plus de liquide inflammable. Une expérience a notamment été produite par un écrivain, Larry E. Arnold, spécialisé dans le phénomène de combustion humaine (il a étudié plus de 300 cas). Celui-ci a fait mariner pendant un an un jambon dans un mélange de vodka et de cognac… en vain. L’alcoolisme comme cause probable de la combustion humaine spontanée n’est qu’un mythe qui ne repose sur aucune réalité scientifique. (Ce n’est pour autant pas un encouragement à boire plus que de raison. D’autres inconvénients liés à l’abus d’alcool sont aussi néfastes que ce feu mystérieux). Des expériences réalisées sur un fœtus humain et sur des cadavres d’animaux ayant subi une longue imprégnation d’alcool pur l’ont clairement démontré : ils n’ont brûlé que superficiellement lorsqu’on leur a mis le feu. Pour qu’un liquide alcoolisé s’enflamme, une concentration d’alcool supérieure à 50% est nécessaire (on n’a jamais flambé des crêpes avec du vin). Un corps humain ne peut supporter que 3 à 4 grammes d’alcool par litre de sang. Sauf cas exceptionnel non encore répertorié par la science ou la maréchaussée. Au-delà, et en fonction de la corpulence de l’individu, c’est la mort éthylique assurée. On trouvera dans la thèse de Guionnet, intitulée « Les Combustions humaines spontanées », des références à d’autres travaux, où les auteurs ont tenté d’apporter quelques explications, en général, éloignées de la réalité biophysique telle qu’on en fait l’expérience dans ce monde…
AUTOPSIE DES RESTES DES VICTIMES
On constate que les brûlures ne sont pas réparties uniformément sur le corps des victimes. Les extrémités sont habituellement intactes, tandis que le torse subit les brûlures les plus graves quand il n’est pas purement et simplement réduit à l’état de cendres (chairs et os compris). Dans la majorité des cas d’auto-combustion, un bras, un pied ou une jambe demeurent non brûlés, intacts. On observe également qu’aux abords de la victime peu de chose, voire aucun objet ou mobilier présent dans la pièce n’est endommagé, excepté là ou le corps a reposé alors qu’il se consumait. Le feu intérieur ne s’écarte pour ainsi dire jamais du corps en combustion. Les vêtements et le linge de maison sont parfois légèrement brûlés, trop peu cependant pour que cela ne paraisse pas inexplicable pour l’observateur. Enfin, les victimes n’ont pas conscience du phénomène qui les dévore de l’intérieur, sauf dans de très rares cas et elles ne semblent pas souffrir.
LA COMBUSTION HUMAINE SPONTANEE
…ou auto-combustion, est un phénomène des plus étranges. S’il reste assez rare, il n’est cependant pas dépourvu de faits qui demeurent indiscutables puisqu’il est généralement lié à la mort d’une personne. Et, une enquête policière suivit d’une expertise est dans la plupart des cas diligentée par les autorités judiciaires. De nombreux clichés dont l’authenticité ne peut être remise en cause existent d’ailleurs sur ce phénomène mystérieux. En comparant les différents cas de combustion humaine, plusieurs points communs liés au phénomène apparaissent. Concernant les victimes, il s’agit la plupart du temps (mais pas essentiellement) de personnes âgées vivant seules, ou encore de personnes plus jeunes dont le comportement peut être qualifié de suicidaire (bien que des cas de nouveau-nés viennent compliquer cette thèse). Les corps sont fréquemment retrouvés dans une position naturelle. Aucune attitude de fuite ou d’appel à l’aide n’est relevée par les enquêteurs. Concernant le phénomène, on peut observer que le corps de la victime est réduit à l’état de cendre, hormis les extrémités, comme les bras ou les jambes, qui sont parfois retrouvés indemnes ainsi que le haut du crâne. Lors des incendies meurtriers dits « normaux », il subsiste toujours les os, ainsi que certains organes internes des corps calcinés. Dans le cas de la combustion humaine spontanée, au contraire, même les os sont réduits à l’état de cendre. Cela suppose une chaleur intense, régulière, de l’ordre de 1650° Celsius. Cependant, les avis divergent sur ce dernier point. Enfin, concernant le lieu de la combustion, on constate souvent que les vêtements, le lit sur lequel se trouvaient les restes des victimes, le mobilier, la tapisserie, tout comme des journaux se trouvant à proximité du corps, sont pratiquement indemnes mais recouvert d’une suie grasse.
HENRI THOMAS
1980, Ebbw Vale, pays de Galles, Grande-Bretagne. Henri Thomas avait 73 ans et il était non-fumeur. Lorsqu’il fut découvert par le policier britannique John Heymer, il ne restait plus de lui que des cendres, ses deux pieds intacts, et son crâne. Les seuls objets de la pièce qui aient été atteints par les flammes étaient le fauteuil à armature en bois sur lequel Henry Thomas était assis au moment du drame, ainsi que la surface du tapis. Tout le reste de la pièce était recouvert d’une pellicule de graisse provenant du corps.
HELEN CONWAY
8 novembre 1964
Âgée de 51 ans, cette femme a été retrouvée en cendres dans sa chambre à coucher seulement quelques minutes après que sa petite-fille lui ait apporté des allumettes. Mme Conway était fumeuse, et bien que l’incendie ait pu être déclenché par une cigarette ou une allumette, il est fort peu probable qu’un tel feu ait fait des ravages aussi intenses en si peu de temps.
LE COCHON COMME PREUVE
Pour prouver qu’un corps humain pourrait brûler comme une chandelle, le docteur John de Haan du California Criminalistic Institute enveloppa un porc mort dans une couverture et versa un peu de gazoline sur la couverture avant d’y mettre le feu. Même les os furent détruits après cinq heures de combustion continuelle. La quantité de gras d’un porc est très similaire à celle d’un être humain, dit-on. Le dommage causé au porc, selon le Dr De Haan « est exactement le même que celui qu’on attribue à la combustion humaine spontanée ».
UN CRIME INSPIRE UNE EXPLICATION SCIENTIFIQUE
Une de ces expériences, dans laquelle le « cadavre » est toujours une carcasse de porc, a été filmée et présentée dans un documentaire de la chaîne Discovery Chanel. Elle s’inspire d’un crime commis dans le sud de la France, dans lequel le corps d’une femme âgée avait été retrouvé presque entièrement réduit en cendres. Après avoir tué la victime lors d’une tentative de cambriolage, les criminels avaient versé sur le col de son vêtement le contenu d’une bouteille de parfum trouvée à proximité et y avaient mis le feu avant de s’enfuir. Leur intention était d’incendier les lieux pour effacer toute trace de leur effraction ; mais le cadavre s’était consumé lentement à l’intérieur de la pièce hermétiquement close sans que le feu ne se communique à l’ensemble de la maison. La carcasse de porc fut donc placée dans un environnement reproduisant celui de la victime (tapis, meubles et télévision) pour rendre compte des traces (noircissement, déformation…) observées sur les lieux du crime à proximité du corps. L’accélérant produisit dans un premier temps une chaleur suffisante pour initier une combustion de la graisse mais, étant en faible quantité, il s’est vite épuisé et ne provoqua pas d’incendie. C’est la graisse du cadavre de porc qui prend alors le relais. Cette combustion, accompagnée de flammes très courtes, est propagée le long du corps par les vêtements, qui jouent le rôle de la mèche d’une bougie. Le processus, très long (plusieurs heures), nécessite une quantité suffisante de graisse, c’est pourquoi il touche en priorité la partie centrale du corps et peut, dans certains cas, laisser une partie des extrémités intactes. Cette expérience démontra la réalité du phénomène d’auto-combustion.
En dehors des crimes où la mise à feu est effectuée volontairement par le criminel, une mise à feu accidentelle à proximité d’une source de chaleur, telle une cigarette ou le foyer d’une cheminée, est par conséquent envisageable après le décès naturel de la victime ou son asphyxie qui survient lors de la combustion des vêtements. La victime qui se trouve alors dans l’incapacité de réagir, comme par exemple lors d’un coma éthylique (dose d’alcool très élevée dans le sang provoquant le coma) se consume lentement, les vêtements jouant le rôle de mèche comme pour une bougie.
UN POMPIER REDUIT… EN CENDRES
New-York, Etats-Unis…printemps 1986. Le corps d’un homme de 58 ans, un pompier à la retraite fut retrouvé complètement consumé. De l’homme, le légiste ne récupèrera qu’un kilo et demi de cendres et quelques os. La victime pesait 82 kg de son vivant. Quand ce soir-là le fils de George Mott passe voir son père, il a comme un pressentiment étrange. La porte du chalet en bois où vit le pompier à la retraite est fermée. Lorsqu’il touche la poignée, elle est brûlante. Il devra forcer la porte pour entrer. Une odeur sucrée et collante l’accompagne jusque dans la chambre où les restes consumés de George Mott, un morceau de son crâne et sa jambe droite, gisent parmi la cendre. Les murs et les fenêtres ont noirci à cause de la fumée présente dans tout le chalet. Le lit a brûlé ainsi que le plancher qui se trouve dessous. Sur le ventilateur, une boîte d’allumettes est intacte. Le téléphone et le cadre de la télévision ont fondu mais le meuble sur laquelle elle repose est indemne, pas même noirci. La télé est encore allumée mais il n’y a plus d’image ni de son. L’eau des toilettes s’est évaporée mais plus extraordinaire encore, des saucisses ont bouilli dans leur emballage… dans le réfrigérateur qui lui ne semble pas avoir souffert. Le beurrier en plastique a lui aussi fondu. La tapisserie n’a pas brûlé par contre les rideaux de la chambre eux se sont consumés. George Mott ne fumait plus depuis un cancer qui lui avait fait perdre un poumon, il était d’ailleurs rentré de l’hôpital quelques jours auparavant. Il était sous traitement médical et dormait avec un appareil qui lui fournissait de l’oxygène. Les experts qui se sont penchés sur le cas de G. Mott certifient qu’aucun court-circuit n’est à l’origine du feu diabolique qui a réduit en un tas de cendres le retraité. Il semble que là encore, le phénomène de combustion humaine spontanée soit responsable de la mort d’un homme. L’ironie du sort a voulu que la seule chose que craignait G. Mott… soit justement le feu qui l’a consumé.
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Article de
JEAN PIERRE SMAGGHE-MENEZ
Extrait de la revue Top Secret N°40 de décembre 2008/janvier 2009
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