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Pourrions-nous transmettre au E.T nos habitudes néfastes ?
POURRIONS-NOUS TRANSMETTRE AUX E. T. NOS HABITUDES NEFASTES ?
par Raymond TERRASSE
Bien qu’évidentes, je préfère mettre les choses au point, en précisant ce que j’entends par habitudes néfastes ; la drogue en général, le tabac et l’alcool. De façon secondaire, j’y ajoute les produits frelatés, qui, sous l’appellation ‘’ light ‘’, contribuent à berner les naïfs consommateurs, et à déstabiliser leur santé.
Tout en insistant sur le peu d’importance de ces produits par rapport aux trois ravageurs qui débilitent la population, curieusement, celui qui est à la base de cet article, usait et abusait du pernod light dans ses romans de science-fiction de l’édition remaniée. Il l’imposait à ses protagonistes, car il n’y avait pas d’autres choix, même au 24 è siècle ! belle longévité pour un apéritif devenu interstellaire, et sans concurrence. Jimmy Guieu, car c’est de lui qu’il s’agit, arrivait, je ne sais par quel miracle livresque, à faire fumer ses extra-terrestres !
Constatons avec une indulgence amusée, que transmettre cette manie polluante et négative à des non terriens, relève de l’anthropomorphisme exacerbé. Anthropomorphisme, que par ailleurs, dans ses livres ufologiques, Jimmy Guieu dénonçait avec juste raison. Mais souvent, l’auteur laisse son propre personnage envahir la trame de ses univers romanesques. Ce qui irrite parfois, mais ne retire rien à la qualité des aventures décrites. On ne peut que regretter son départ prématuré, à un âge peut avancé, car sans la cigarette, il eut probablement vécu encore fort longtemps. Et il n’est malheureusement pas le seul dans ce cas.
L’un des premiers à avoir joué le jeu anti-tabac est Morris. Son héros, Lucky Luke, dont le prénom était celui d’une marque de cigarettes, fumait énormément, ce qui ne l’empêchait pas de battre son ombre de vitesse. Puis il devint définitivement non fumeur. On retrouve également ce changement d’habitude dans les films de James Bond.
Ce qui nous ramène à la question-titre. Elle mérite d’être posée, commentée et méditée. La discussion s’ouvre d’ailleurs par une autre interrogation : qu’est-ce qu’un Extra-Terrestre ?
Paradoxalement, les seuls que nous connaissions, sont les terriens quittant le plancher des vaches sacrées hindoues et des bonnes laitières françaises, pour aller folâtrer hors de l’atmosphère, autour de la planète, à bord des navettes spatiales, de la défunte station Mir, ou de l’actuelle station internationale. Et bien entendu, les astronautes qui ont visité notre banlieue lunaire. Toutes ces personnes, femmes et hommes furent et sont pendant un temps plus ou moins long, déconnectées de notre planète. De ce fait, elles deviennent des non-terrestres ; c’est à dire des Extra.
Ce qui ne répond toujours pas à la question.
Si quelqu’un venu d’ailleurs se mêle à la foule, et nous ressemble au point de ne pouvoir le différencier d’un chinois, d’un touareg, d’un iroquois, ou d’un quelconque européen, comment pourrions-nous voir un E.T. dans cette entité ?
La vie s’est-elle développée sur d’autres mondes de manière absolument identique à la nôtre ? dans ce cas, ces êtres ont-ils pris également les mêmes mauvaises habitudes, ou ont-ils eu la sagesse de s’en abstenir ?
Si des extra-terrestres sont issus d’une planète où l’élément liquide est le seul à avoir donné naissance à la vie, et se présentent à nous en tant que baleines à bosse, ou comme dauphins, on peut affirmer qu’ils ne toucheront jamais à aucun de ces trois poisons.
Les seuls contacts qui ont eu lieu, hormis ceux des apparitions mariales, ont été sporadiques, brefs. Si des paroles furent émises ce fut ou à sens unique, ou de manière surréaliste, telle la conversation absurde entre Gary Wilcox et ses martiens. Dans ces conditions, nous n’avons aucun point de repère.
De même que leurs engins ne portent aucune marque d’identification, sigle ou écusson, jamais les ufonautes ne furent aperçus en train de manger, boire, fumer ou mastiquer un produit quelconque. Excepté dans le cas Joe Simonton, où les lutins lui demandèrent de l’eau du puits, et faisaient cuire quelque chose sur une espèce de gril. En échange, il reçut des gâteaux, dont l’analyse ne révéla que des produits terrestres tout à fait banals. Il ne pouvait évidemment en être autrement.
Si un E.T. diffère totalement d’un humain, on peut en inférer à coup sûr que ses habitudes et ses modes de pensées suivent un chemin parallèle. Il ne lui viendra pas plus à l’esprit de fumer un bon cigare de la Havane en dégustant un vieil armagnac, qu’à l’un d’entre nous de plonger à dix mille mètres dans l’océan pour faire la bise à un calmar géant. A la limite, il ne s’intéressera pas plus à nous qu’à la couleur du ciel.
Pourtant, il existe peut-être des catégories intermédiaires entre l’E.T. indiscernable du terrien moyen, et le rocher pensant de Ganymède ?
Où commence le caractère humanoïde sans être totalement humain ? suffit-il d’avoir une station verticale, une tête, deux bras et deux jambes ? certes non ! l’aspect extérieur peut dissimuler une structure cérébrale sans rapport avec la nôtre, des organes différents.
Dans ‘’ Arizona zone A ‘’ les Intrus de Jean Bruce, tout en se mêlant aux hommes sans difficulté, possèdent un système digestif atrophié, qui ne leur permet d’ingérer que des bouillies spéciales préparées avec des farine n’existant pas sur Terre. De plus, leur sang flocule au contact de l’alcool, en devenant une sorte de boue grisâtre.
Toutefois, l’aventure d’Antoine Mazaud à Mourièras, en septembre 1954, fait ressortir une caractéristique qui peut être LA différence entre un homme véritable et un autre semblable, mais venu d’un autre monde : l’étrangeté.
C’est l’impression que ce brave fermier retint de sa rencontre à la tombée de la nuit, en rencontrant brusquement l’inconnu qui lui donna l’accolade. Il ressemblait à un homme, mais ce n’en n’était pas un. Toutefois, A. Mazaud fut incapable de préciser ce qui motivait un tel sentiment : le silence de l’être, son accoutrement bizarre, sa présence insolite dans ce lieu désert ? comme il n’est pas question d’odeur particulière, ni de sensation tactile anormale ( dureté ou mollesse exagérée des doigts ), on ne saura jamais à quoi attribuer cette étrange impression ressentie. Une chose est certaine ; l’alien n’a pas hésité à toucher le témoin, comme s’il avait la certitude de ne pas le contaminer, ni de l’être lui-même.
Il y aurait donc là une possibilité d’entités humanoïdes extérieurement, sans être humaines pour autant. Dans ces conditions, y aurait-il une probabilité qu’elles adoptassent nos mauvaises habitudes ? tout dépend de leur philosophie, de leur psychisme, et de leur mode de vie. Mais aussi et surtout, de leur physiologie interne, et de la manière dont leurs organes réagiraient à la fumée de la cigarette, à une injection de drogue, ou une ingestion d’alcool. L’un ou l’autre de ces produits risquerait de les tuer instantanément, de les rendre fous, ou malades au point de les dégoûter à tout jamais de recommencer l’expérience.
Seuls des êtres vivant dans une atmosphère quasiment identique à la nôtre, pourraient se risquer à tenter l’épreuve, afin d’en avoir une perception personnelle à des fins scientifiques. Encore faudrait-il qu’ils se rapprochassent de notre morphologie générale, et que leur cycle vital fût celui du carbone. Pour des êtres dont la composition cellulaire serait basée sur le silicium par exemple, la drogue, le tabac et l’alcool n’auraient probablement aucun attrait.
Mais s’il existe de telles races dans l’univers, peut-être ont-elles des produits similaires, qui minent leurs organismes, et contre lesquels leurs gouvernants tentent désespérément de les mettre en garde ?
On ne peut pas comparer les différentes races de la Terre avec ces éventuelles entités peuplant d’autres mondes. Sur notre planète, la physiologie est la même, quelle que soit la pigmentation de la peau. Le mode de vie varie en fonction des conditions climatiques. On voit mal un africain soumis à la chaleur écrasante de la savane, se nourrir en permanence de viande de phoque, riche en graisse. A l’inverse, un esquimau ne survivrait pas à un régime fait d’un croûton de pain, d’un oignon et d’un piment. Cependant, ces hommes supportent en commun d’avaler de la nicotine, et d’ingurgiter des rasades d’alcool, non sans dommages pour leurs organismes.
Peut-être est-il normal pour notre planète laboratoire, de forcer les cobayes humains à se lancer dans une pareille destruction de l’individu ; dans quel but ? si très occasionnellement, un petit verre d’alcool peut apporter une amélioration de l’humeur du moment, et un bien-être passager au corps, on sait que l’abus en est désastreux. Pourtant, rien ne semble vouloir arrêter ce fléau, qui prend au contraire de l’ampleur chez les jeunes. Et il en est de même pour la drogue.
Ces produit nocifs sont-ils uniquement l’apanage de notre planète, ou exercent-ils également des ravages chez d’autres civilisations extra-solaires ? personnellement, je ne le pense pas, car voyager dans l’espace demande d’avoir l’esprit sain et dégagé des vapeurs d’alcool, ou de l’emprise de la drogue. Quant à fumer dans un milieu confiné, il n’en n’est plus question sur Terre ; alors encore moins dans une fusée de faible volume. Et vu le coût pour envoyer un kilogramme dans l’espace, la cartouche de cigarettes deviendrait un luxe.
Dans bien des discussions, livres, ou films sur les E.T., nous partons bien souvent du principe anthropomorphe de la dualité mâle-femelle. Donc avec des sentiments d’amour pour le sexe opposé, selon l’immuable et inflexible loi de la physique, combinée à la mystérieuse alchimie cardiaque.
Mais qu’en serait-il pour un être hermaphrodite, pour lequel la parthénogenèse serait la seule loi de reproduction ? l’attirance pour l’autre n’existerait pas, il y aurait seulement le lien d’appartenance au clan, à la race.
Comment faire comprendre à cette entité ce qu’est le magnétisme du couple, voire le coup de foudre incontrôlé, que nous-mêmes sommes incapables d’expliquer ? le bonheur d’un homme arborant le plus beau collier du monde, celui formé par les deux bras d’une femme, lui paraîtrait pour le moins incongru, choquant, ou obscène, qui sait ?
En définitive, à supposer que l’apparence d’un tel extra-terrestre soit humanoïde, carrément humaine au point de passer inaperçu au milieu des terriens, le sentiment d’étrangeté prédominera. La tendresse, la passion, le sacrifice de soi pour la conjointe ( ou le conjoint, les femmes étant encore plus sensibles ), resteraient inaccessibles à cet être. Cette incompréhension le laisserait totalement ignorant du chagrin d’amour, du désespoir de la rupture. Cet humanoïde bisexué trouverait certainement stupéfiant la forme de suicide mentale consistant à se réfugier en permanence dans la drogue ou l’alcool, soi-disant ‘’ pour oublier ‘’.
Le film ‘’ Mon ennemi ‘’ met justement et admirablement en relief cette opposition entre deux races qui se livrent une guerre sans merci ; les hommes et des lézards humanoïdes, les dracs. Ceux-ci éprouvent une fois dans leur vie le besoin de se reproduire. C’est ce qui arrive sur la planète déserte où ont échoué les deux pilotes désemparés. D’abord antagonistes, ils finissent par devenir amis, au point que l’ancien adversaire, au moment de mourir, demande à l’homme ( Dennis Quaid ), de protéger son rejeton, et de le présenter au Grand Conseil de sa planète, selon la loi antique. Ce que réussit l’humain, grâce à sa ténacité, et malgré tous les dangers encourus.
L’épisode final montre la cérémonie d’intronisation de son neveu-lézard chez les dracs, préludant ainsi à la paix entre les deux peuples.
Comme on peut s’en douter, ce film, qui sortit sur les écrans français en 1986, n’eut qu’un succès d’estime, malgré sa valeur. Le concept homme-lézard bisexué passant au-dessus de la tête du commun des mortels, plus habitué à celui de mâle-femelle. Heureusement, ce film existe dans le commerce en DVD et en français, sous son titre original ‘’Enemy Mine ‘’. Pour les ufologues, comme pour ceux qui parlent à tort et à travers, il y a de quoi méditer et nuancer leurs propos.
Notons que les dracs sont vivipares, comme les humains, à l’inverse des femmes martiennes d’E.R. Burroughs du cycle John Carter, qui elles, pondent un œuf.
Il n’est pas impossible, que pour prendre contact officiellement avec les autorités, les Responsables des OVNI attendent, indépendamment du développement de notre sagesse et de notre fraternité, que nous mettions définitivement un terme à la production de drogues, de tabac et d’alcool. Ce qui d’ailleurs libèrerait énormément de terrain pour cultiver des céréales plus consistantes, et plus utiles à l’alimentation de la population mondiale. Alors que celle-ci, à l’heure actuelle, est menacée par une famine monstre.
Cependant, si des extra-terrestres débarquaient sur notre planète, il existe une possibilité, et le même danger que lors des colonisations. Les conquistadores ont fait cadeau des maladies vénériennes aux amérindiens, et quelques siècles plus tard, ce sont les colons qui ont décimés les indiens autochtones d’Amérique avec de l’alcool de bas étage.
Si ces extra-terrestres possèdent des produits au moins aussi nocifs que nos trois poisons, et que ceux-ci soient assimilables par nos organismes, ne risquerions-nous pas de nous voir à notre tour décimés par cet apport étranger ?
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Raymond TERRASSE , le 22 mai 2008.
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